Baron Jean Greindl (Nemo) par Claire Greindl
 

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Baron Jean Greindl

 

 

Le Baron Jean Greindl (connu sous le pseudonyme de Nemo) s’offre, dès le 8 mai 1942,  à reprendre la direction de l’activité en Belgique.  Avec l’aide de Suzanne De Jongh-Wittek, la sœur de Dédée, il parvient, non sans peine, à renouer le contact avec Paris où se trouve Dédée.  Il recrute des volontaires, guides et hébergeurs, et sur cette base tout à fait nouvelle il forme un réseau couvrant tout le territoire belge en organisant des centres à Gand, Namur, Liège et Hasselt, centres qui dépendent directement du bureau du Chef à Bruxelles.  A ces centres s’adressent les échelons régionaux dont dépendent des agents locaux.  Ce dispositif, soigneusement cloisonné pour des raisons de sécurité,  permet une information très rapide de l’endroit où se cachent un ou des aviateurs qui sont alors amenés à Bruxelles par étapes, munis bien sûr de vêtements civils et de tous les faux papiers nécessaires.

L’efficacité de ce système est prouvé par le nombre d’aviateurs sauvés : 70 en dix mois.  Une vingtaine de Belges, deux soldats russes et un pianiste d’origine juive s’échapperont aussi par la Ligne à cette époque.

 

En novembre, deux Allemands se faisant astucieusement passer pour des aviateurs américains (on n’en avait encore jamais vus) s’infiltrent dans la Ligne ; ils sont la cause de multiples arrestations et du départ forcé, pour l’Angleterre,  de certains membres, trop compromis.

 

Le travail continue toutefois mais, devant ce désastre, le Baron Jean Greindl se pose la question de savoir si cette  activité est vraiment efficace, si elle rend aux Alliés des services qui justifient les risques graves que courent les civils qui l’accomplissent.  Pour le savoir il fait parvenir un message aux Anglais par les membres du réseau envoyés à Londres.  La réponse arrive en janvier 1943 par le canal de Dédée : « Ce travail est d’une importance immense pour le moral de toute la R.A.F. ; il faut continuer et même l’intensifier » lui dit-elle.  Ce qui sera fait.

 

Le 6 février 1943, le Baron Jean Greindl est arrêté.  Les Allemands l’incarcèrent, en violation des règles du droit international, dans une caserne militaire (en fait la caserne de la Gendarmerie à Bruxelles-Etterbeek) occupée par des soldats allemands.  Il sera condamné à mort le 29 avril et mourra dans le bombardement américain de cette caserne  le 7 septembre 1943.

 

Il a été le chef de la Ligne en Belgique durant 10 mois.

 

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