Aviateurs alliés passés par Comète via les Pyrénées


N° 017
Section A
IndividuNom/Matricule : Lawrence "Larry" William CARR / 1250644
Naissance/Décès : 1920 / ?
Adresse : Green Walk, Crayford, Kent , Grande-Bretagne
Unité : RAF Bomber Command 102 Squadron
Grade : Fl Sgt
Fonction : pilote
Zone d'atterrissage : près de Hamois, environs de Ciney (Prov de Namur)
Lawrence Carr
AvionType : Handley Page Halifax B.II
N° série : W7653
Immatriculation/Nom : DY-A
Abattu le : 27-28 avril 1942, abattu par un chasseur de nuit lors d’une mission de nuit sur Cologne
Localisation : près de Hamois
Halifax
Action de ComèteRéception :
Interrogatoire :
Hébergeurs : DEVAUX, WILMET, CASTERMANS, ROGGEMAN, SERVAIS, LIZIN, VAN LANDEWIJCK, ARACAMA
Guides nationaux : PIRLOT et MASSINON, TRIEST, VAN LIER
Guide international : Andrée DE JONGH
Durée : 3 semaines
Passage des Pyrénées : le 23 mai 1942
Informations complémentaires : SPG 749.
De l'équipage de Ronald Shoebridge (fiche C105) et William Ralston (fiche C150). L'appareil est abattu au Nord de Ciney vers Hamois-en-Condroz.
Carr atterrit à environ 1 Km de l'appareil. Il marche vers le sud et rencontre deux Belges, un gendarme et un civil, qui lui demandent s'il veut rentrer en Angleterre. Le civil (Maurice WILMET) le prend chez lui, le nourrit, lui donne des vêtements, le débarrasse de tous ses effets inutiles et promet d'aller enterrer son parachute. Le gendarme (1er maréchal des logis chef Louis MASSINON, commandant la brigade de Hamois) téléphone à la Kommandantur pour dire qu'il n'y a pas de survivant dans l'accident. Le lendemain, son hôte François DEVAUX conduit Carr à la petite gare de Bormenville. Peggy VAN LIER déclare qu'une assistante sociale des prisons, Mlle Renée DONATIL du 1 Rue des Teinturiers, met MASSINON en contact avec Comète.
Le gendarme monte dans le train à Hamois. Ils changent à Ciney et est guidé par une jeune femme de 20 ans, "Fernande", qui travaille pour une ligne. Il s'agit de Fernande PIRLOT, devenue sous-agent des ROGGEMAN. Tous les quatre vont à Bruxelles en 3e classe. Le gendarme Louis MASSINON les quitte à la gare et ils vont à Etterbeek par le tram. MASSINON est arrêté le 10 août suivant, avec Fernande Pirlot sur dénonciation du VMann Decock de l'Abwehr, qui avait infiltré le réseau (affaire Abbé-Michelli). Déporté, il est disparu à Groß Rosen en février 45.
Il y loge une nuit chez Mme CASTERMANS, une anglaise mariée à un Belge. Le lendemain, il va à Woluwé-St-Lambert chez Jules ROGGEMAN et son épouse Emma HOFFMAN au 44 Rue de la Drève à Woluwé-St-Lambert, dans une maison où deux clandestins étaient imprimés : "La Succursale" et un autre journal clandestin pour le Luxembourg (De Freie Lötzeburger"), où il loge dix jours jusqu'au 05 mai. Il y reçoit des papiers belges et un laisser-passer allemand l'autorisant jusque Bayonne.
Le 05 mai, "Mme Paul" (Jeanne TRIEST épouse de l'inspecteur Paul ROOTSELAERTS du 26 Rue Jean d'Ardenne à Ixelles) le conduit à un square au centre (la Place Saint-Josse) pour rejoindre un groupe en partance au rendez-vous de 19 heures. Après une heure, personne ne se présente, sauf le Sgt Shoebridge et un guide. MICHELLI a été arrêté vers 18Hr35. Ils se rendent chez ses logeurs, 112 rue de la Victoire: Anna KURTZEN, épouse Maurice LIZIN et père de Pol, qui a 16 ans à l'époque. Deux jours plus tard, ils apprennent qu'ont été arrêtés par la Gestapo (en fait la GFP) un certain "MICHELY" et un agent belge de Londres. Charles MORELLE devait emmener Carr à Paris ou Valenciennes.
Le 12 mai, il est conduit chez les SERVAIS à Laeken.
Le 19 mai, une "Peggy" parlant anglais le déménage en banlieue (?? chez Marie-Louise VAN LANDEWIJCK au 22a Avenue de l'Université à Ixelles, qui a logé un "Laurenz" une nuit à cette époque et  le remit à Peggy VAN LIER). Le 20 mai, Peggy VAN LIER (fiche B029) le fait rencontrer Dédée DE JONGH à la gare du Nord à 07 heures du matin. Elle doit l'ammener jusqu'au delà des Pyrénées, en Espagne. Jean Greindl vient en effet de reprendre la direction du secteur belge de Comète. Ils embarquent dans le train pour Paris. Pour ne pas montrer qu'ils voyagent ensemble, Dédée a un ticket pour Saint-Quentin et Carr a un ticket pour Paris. Là, ils rencontrent Frédéric DE JONGH et une femme. Frédéric le conduit dans une maison à Poissy, et ils reviennent à Paris où Dédée confectionne les faux papiers français. Ceux de Carr avaient été détruits après l'arrestation de Shoebridge à Bruxelles.
En descendant du train à Bayonne, une dame d'âge moyen (Elvire DE GREEF) vient leur dire que sa maison, où ils pensaient loger, est sous surveillance. Le 21 mai à midi, ils prennent tous trois le train pour Saint-Jean-de-Luz. Carr y fait la connaissance de "Bee" JOHNSON (fiche B037), qui est guide pour Comète. Le mauvais temps fait reporter le passage au lendemain. Ils quittent Urrugne le 23 un peu avant 01 heure.
Ils se reposent dans une grange. Ils marchent encore un jour et prennent un tram le 24 au matin vers San Sebastian, chez "le garagiste du consulat britannique" (en fait, Bernardo ARACAMA). Le consulat l'amène à Bilbao, où il loge une nuit au Seamen's Hotel. Le 27, il est amené à Miranda et conduit à Madrid avec d'autres évadés (polonais, belges et français). Il en part le 31 pour Gibraltar. Carr arriva à Gibraltar le 1er juin. Embarqué le 18 juin, à bord du porte-avions HMS Argus et arrive à Gourock le 23.

Extrait du livre de Graham Pitchfork "Shot Down and on the Run" (2003), traduit en français par Xavier Méal  (extrait "Le Fana de l'Aviation n°430-sep.2005) :
""Carr avait atterri près de Hamois. Il enterra sans tarder son parachute et son gilet de sauvetage puis se dirigea vers le Sud. Il tomba vite sur un homme accompagné d'un gendarme; ils lui demandèrent s'il était Britannique et s'il voulait rentrer en Grande-Bretagne. Ayant répondu "yes", les deux hommes lui dirent qu'ils pouvaient organiser cela pour lui et le conduisirent jusqu'à une maison où il fut caché dans la cave. Ses bienfaiteurs étaient Maurice WILMET et le gendarme MASSINON, qui repartit pour organiser son trajet. Puis il emmena Carr avec Wilmet jusqu'à une ferme à 8 km de là. l'aviateur y troqua son uniforme contre des vêtements civils et put se reposer. Deux jours plus tard, Wilmet le conduit à la gare où il prit un tortillard vers Ciney, pour attraper ensuite l'express de Bruxelles. Le gendarme le rejoignit en chemin et une jeune femme de 20 ans, Fernande Pirlot ("Pochette") prit Carr avec elle à Ciney pour l'emmener à Bruxelles. Là, il fut hébergé dans plusieurs planques où il retrouva son navigateur et son copilote chez la famille LIZIN. "Pochette" servit d'escorte et organisa une séance de photo pour fabriquer une carte d'identité. Il fut considéré comme dangereux que les trois aviateurs restent ensemble. Une autre jeune escorte, Peggy van Lier, vint prendre Carr et l'emmena jusqu'à la maison de Carl SERVAIS dans une banlieue résidentielle. Il y resta plusieurs jours pendant lesquels il entendit que l'organisation avait été infiltrée et plusieurs de ses membres arrêtés, ainsi que deux de ses hommes d'équipage. Une semaine passa avant que Peggy van Lier revienne et l'escorte jusqu'au centre de Bruxelles où elle le présenta à "Dédée" (DE JONGH), qui devait le faire passer en Espagne. On lui donna des faux papiers et un billet de train et ils embarquèrent dans l'express de Paris. A la frontière française, tous les passagers durent débarquer pour passer par les postes de police et de douane. Gare du Nord, ils furent accueillis par Frédéric De Jongh qui accompagna Carr jusqu'à la gare d'Austerlitz, où l'aviateur britannique reçut de nouveaux faux papiers pour voyager à l'intérieur de la France occupée. "Dédée" et Carr prirent le train de nuit vers la frontière espagnole. Ils firent escale à Bordeaux à 6h du matin avant de poursuivre vers le sud. Ils devaient descendre à Bayonne, mais, lorsque le train entra en gare, ils virent sur le quai "Tante Go" les avertissant que des contrôles de sécurité renforcés avaient été mis en place, et qu'ils ne devaient descendre qu'à Saint Jean de Luz.
Là, un Basque se porta à leur rencontre. Il indiqua à Carr de sortir par l'arrière et de passer par les entrepôts, car les issues normales étaient sévèrement contrôlées. Tout le monde se retrouva donc à l'extérieur de la gare et prit le chemin d'un appartement où Carr reçut de nouveaux vêtements pour la traversée des montagnes. Puis, il dormit, comme on le lui conseilla. Plus tard dans l'après-midi, "Dédée" et Carr se remirent en chemin vers une ferme à Urrugne où Francia Uzandizaga leur avait préparé un dîner (autre version : chez Françoise HALZUET, ép. IRASTORZA à la Maison Thomas-Enea).
Là, ils apprirent que le guide habituel, Florentino, n'était pas disponible cette nuit-là et qu'un autre jeune guide le remplaçait. A minuit, le 22 mai, celui-ci arriva et tous les trois se lancèrent sur un sentier de montagne habillés comme les Basques.
A bonne allure, ils marchèrent toute la nuit, traversèrent la Bidassoa, toujours en silence et prudent, au petit-jour, ils se reposèrent dans une ferme, plus tard dans la journée, le fermier basque les réveilla, prépara un repas, puis le petit groupe se remit en route dans la nuit. Ils marchèrent à travers la montagne toute la nuit. Au lever du jour, le guide leur indiqua le chemin jusqu'à un village (Renteria) où se trouvait le terminus de la ligne de tram menant à San Sebastian, puis les quitta. "Dédée" et Carr marchèrent jusqu'au village, se glissèrent dans la queue des travailleurs et embarquèrent dans le premier tram. Ils descendirent près du centre-ville, où "Dédée" téléphona à un contact qui vint les prendre en voiture pour les conduite à bon port. Car fit ses adieux à l'incroyable "Dédée" qui ne semblait pas connaître la peur.  "".




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                                                                              ecrAlle
                                    Incroyables photos prises par les allemands eux-mêmes avec mention en allemand au dos de la photo.
                             
Collection de J. de Cartier d'Yves  -  Merci beaucoup à lui.











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