Aviateurs alliés rassemblés en camps de Comète


N° 024
Section D
IndividuNom/Matricule : Thomas L. YANKUS / 12193136
Naissance/Décès : le 5 août 1923 à Richmond Hill, Etat de New York /
Adresse : 9117, 172nd Street, Jamaica 3, Laurelton, Long Island, New York
Unité : USAAF 95 Bomber Group, 335 Bomber Squadron
Grade : Sgt
Fonction : opérateur radio et mitrailleur dorsal
Zone d'atterrissage : Près de Le-Cateau-Cambrésis (Nord, France)
Yankus sur ses faux papiersYankus en septembre 44 aux USA
AvionType : Boeing B-17G Flying Fortress
N° série : 42-31565
Immatriculation/Nom : OE-U
Abattu : le 04 mars 1944 lors d’une mission sur Berlin, atteint par la flak au dessus de l’objectif, (aile gauche perforée) et attaqué par un chasseur
Localisation : écrasé à Saint-Symphorien, près de Mons en Belgique
Forteresse volante B-17
Action de ComèteRéception : à Senlis
Interrogatoire :
Hébergeurs : MAZULKI et BLEAU, CRETEUR et GRONIER, d'ALBERT-LAKE, RIDEAU.
Guides nationaux : MAZULKI, LESUEUR et CHARPENTIER
Guide international :
Durée : 6 mois
Camps : Fréteval
Informations complémentaires : MACR 2795
C'est la quatrième mission de Yankus. L'objectif est l'usine Bosch à Klein Machnow en banlieue berlinoise, sur lequel se dirigent 29 appareils sur les 750 du départ, ceux qui n'ont pas reçu l'ordre d'annuler la mission. Un chasseur ennemi les attaque au-dessus de Magdebourg. A 16 heures 20, le pilote donne l'ordre de sauter de 10.000 pieds un peu au Nord de St-Quentin. L'avion va s'écraser à Saint-Symphorien, près de Mons, sans aucun membre d’équipage à bord : le pilote ayant mis l’avion sur pilotage automatique en direction de la Manche, on suppose que suite à un transfert de carburant d’une aile à l’autre, l’appareil ait vu sa course déviée.
Il atterrit brutalement à cause du vent, et retrouve vite Jonathan Pearson (fiche D170), son navigateur.
Voici une copie d'un mail reçu le 23 décembre 2014 de la part de Monsieur Jean-Noël Bienfait (membre de notre Association "Ligne Comète Line - Remembrance) :
"Pour votre information, je vous transmets cette nouvelle. Tom est revenu avec d'autrs membrees de son équipage à Saint Symphorien, là où son appareil, un B-17, s'était écrasé le 4 mars 1944 dans le champ de mon père. Mon père (91 ans) transmit le carnet de vol à un responsable local de la résistance et s'inquiéta toujours de ce qu'il était advenu de l'équipage de ce B-17 fontôme. Ce n'est qu'en 2013 qu'internet et de longues recherches permirent de retrouver ces vétérans qui furent invités à Saint Symphorien.
En vous souhaitant .. un joyeux Noël et une heureuse année 2015"  Jean-Noël BIENFAIT, Mons

Ils marchent vers le Sud, vers les Pyrénées. Ils marchent deux nuits. Le troisième jour, des fermiers de Montville (?) leur donnent à manger et des effets civils. Ils traversent Saint-Quentin, récemment bombardée. Ils arrivent le lendemain à Compiègne. Tard le cinquième jour, ils arrivent à Villeneuve-sur-Berveries en Oise, où une famille polonaise (les MAZULKI) leur offre leur premier repas : des oeufs et des pommes de terre, et leur permettent de se laver.
Pierre MAZULKI les conduit dormir dans le magasin de vin de Mr BLEAU, où ils passent leur première nuit dans un lit, après une vérification d'identité à Villeneuve par "Madame Béatrice et son mari". Le 10 mars, ils suivent Pierre jusque Senlis. Ils font le trajet dans la benne d'un camion conduit par un soldat allemand et arrive chez Léon CRETEUR, Rue Thomas Couture à Senlis. Ils y sont cachés dans le grenier du 10 mars à la fin avril, leur ravitaillement étant arrangé via un "emprunt" de 7.000 cartes de rationnement à la mairie par le chef local de la police. Durant leur séjour chez Léon CRETEUR, Yankus et Pearson sont ravitaillés par Jacqueline CABRE, épouse LEROY et par Paulette DECLERCQ-THOMAS. Les faux papiers, notamment, sont procurés par René CHARPENTIER ("Bouboule"), le beau-frère de Jules FOSSIEZ qui, lui, est brigadier de police à Senlis. Un agent anglais et un résistant viennent les interroger. Une fusillade en ville tue cet agent quelques jours plus tard. Ils aident le beau-fils de Léon CRETEUR, Bernard BINDER (un juif qui a épousé sa fille Nina et qui se cache), à dessiner les plans de la base de Senlis, qui est bombardée quelques jours plus tard. A la fin du mois d'avril, ils décident de partir.
Le policier Jules FOSSIEZ et Mr DE KATTWAH (très probablement André DECATOIRE, un marchand de cycles à Senlis) les conduisent au Secours National, Rue du Châtel, chez Marguerite GRONIER le 01 mai. Ils doivent rester cloîtrés la journée dans une chambre du second, la "chambre de Tante Berthe". Les centres ferroviaires de Creil et Beauvais, plus au Nord, sont bombardés chaque jour. Le 02 juin 44 (le 30 mai, selon Pearson), ils ratent le rendez-vous à Chantilly avec un guide qui devait les conduire à Paris. Le 03 juin, ils repartent vers la gare de Chantilly avec Raoul LESUEUR et René CHARPENTIER, mais sont reconnus comme des Américains. Ils sont finalement sauvés in extremis par un bombardement de P47 sur la gare.
A Paris, ils doivent se déplacer à pied à cause des résultats des bombardements. Une jeune fille les conduit chez Virginia d'ALBERT-LAKE, où ils retrouvent le Canadien Bill Brayley (fiche D025) et les Anglais Dennis Pepall (fiche D172) et Walter Berry (fiche D015). Ils y restent du 03 au 05 juin 44. A la gare, deux filles leur annoncent qu'ils ne vont plus vers les Pyrénées, mais à Châteaudun. Arrivés là, ils dorment chez les RIDEAU à l'entrée d'une forêt. Le lendemain, la BBC leur annonce le débarquement en Normandie à 07 heures. Ils arrivent à la forêt de Fréteval vers le 08 juin, où environ 25 aviateurs sont déjà avec le "Colonel Lucien (le Wing Commander belge Lucien BOUSSA).
Ils vont ensuite aider Jean de Blommaert à installer un second camp quelques kilomètres plus loin, non loin d'un dépôt de munitions allemand. Il fallait garder le silence car les Allemands se doutaient de quelque chose. Le 12 août, des P51 les survolent et ils prennent contact avec des éléments de l'armée de Patton le lendemain. Le 18 août, ils vont au Mans et rejoignent leur base où ils sont interrogés. Yankus se retrouve au Pentagone et peut enfin retrouver sa famille en septembre et fêter son 21e anniversaire.
Merci à Philippe Save de nous avoir transmis ces renseignements de Thomas Yankus.
On parle de lui à la page 7 de cette revue.


Yankus (à droite) au camp de Fréteval en France


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