Autres personnes passées par Comète via les Pyrénées


N° 030
Section B
IndividuNom : Dick Johannes Karel Marinus RAMONDT
Naissance/Décès : le 26 mars 1922 / Rosswell, Fulton, Géorgie, USA le 19 février 2003
Adresse : Bloemendaal (NL)
Activité en mai 40 : étudiant
Rôle :
Pseudonymes/Noms de guerre :
Zone d'activité :
Dick Ramondt sur ses faux papiers Comète en 1942
Unité ou réseau rejointGenre : Pilote
Tutelle : RAF
Mission/Unité : RAF 320 Dutch Squadron
Pseudonymes/Noms de guerre : -
Parachuté/infiltré le : -
Localisation :
North American Mitchell
Action de ComèteRéception/Interrogatoire : DE JONGH
Hébergeurs : LEDRAIN, BARBIER, ARACAMA
Guides nationaux :
Guide international : NOTHOMB, JOHNSON
Durée : 7 semaines
Passage des Pyrénées : le 06 décembre 1942
Informations complémentaires : Récit d'évasion écrit par Dick Ramondt en 1984. A l'origine, cet homme était soupçonné d'avoir été infiltré par les Allemands. La vérité vient d'être faite sur ce point.
Avec un ami, Bram Reynders, il pense rejoindre l'Angleterre via la Suisse. Son ami le précède et y est probablement interné. Son père lui donne des timbres de collection pour palier à l'impossibilité de changer de l'argent, ainsi que des adresses à Bruxelles et Paris. Un oncle lui renseigne une femme qui a épousé un douanier. Avec 100 florins en poche, il quitte ses parents le 24 octobre 1942 à 06 heures, évitant de prendre des papiers qui l'identifieraient.
Il prend le train de Bloemendaal à Haarlem, puis Amsterdam, puis Eindhoven. Il prend le bus pour rejoindre cette femme renseignée, mais son mari le fait revenir le lendemain. Le 25, il rencontre cet homme et "François", un prisonnier de guerre français et change ses florins en francs belges. En 45 minutes de marche, ils sont en Belgique.
Ils vont d'abord à Hasselt où ce François a une adresse, et y mangent et dorment. Ils partent pour Bruxelles le 26 au matin et embarquent dans un train bourré de "chemises noires", ce qui leur évite des contrôles. Il contacte Julien WIJNS à Vilvoorde, une connaissance d'affaire de son père. Ils vont ensuite chez une personne qui a aidé Bram Reynders. Ils y apprennent qu'il faut prendre un train de nuit (moins de contrôles) pour Paris via Mons. Cette personne va acheter leurs tickets à l'agence de Voyage Cook et les accompagne jusqu'au train. En arrivant à Mons, il voit trois Allemands sur le quai et part se cacher sur les marche-pieds sur le côté opposé. Il y reste accroché les dix minutes pour atteindre la France. Les trois Allemands descendent, leur contrôle achevé. François était allé se cacher sur le toit du wagon. Quand les douaniers français arrivent, il ouvre sa valise sans rien dire et passe. Un des passagers allemands montre une photo de sa maison à Düsseldorf, bombardée par la RAF.
Le train arrive en gare du Nord à l'aube du 26 octobre. François le guide par le métro. Ils se rendent chez Mme LEDRAIN, veuve d'un chirurgien d'Indochine. Son fils Jacques s'occupe de revendre la collection de timbres paternels et de lui arranger des rendez-vous avec les connaissances de son père. Ces adresses ne lui servent à rien, ces personnes refusant de l'aider. Il reste trois semaines chez les LEDRAIN. On l'y dissuade de passer via la Suisse, où il serait interné et on parle de le faire passer par Lysander en Angleterre. Cette filière est abandonnée. On lui arrange un passage via Marseilles, mais les Allemands occupent toute la france quand les Alliés débarquent en Afrique du Nord.
Une filière existe pour les aviateurs abattus, mais refuse les autres personnes. C'est ainsi qu'il va tenter de se faire passer pour un pilote néerlandais, ce qu'il voulait devenir. Une "femme étrange" l'emmène par le Métro, le passe à un autre guide, qui le passe à un autre encore qui lui présente Frédéric et Andrée De Jongh, dans un café. Il leur explique qu'il était photographe-télégraphiste sur un bombardier Fokker T-5 en 1940. Trois ou quatre jours après, il apprend qu'il sera évacué par la ligne, recevra des faux papiers et devra aller loger ailleurs. Il déménage chez Mme BARBIER, mère et fille veuves, qui seront toutes deux envoyées à Ravensbrück plus tard. Il déménage ensuite chez un couple âgé, puis chez un infirmier.
Il prend le train de nuit le 04 décembre pour Bordeaux avec un guide et trois Belges : une femme et deux hommes. Il s'agit de "Peggy" Van Lier (fiche B029), Georges et Edouard d'Oultremont (fiche B028 et fiche B027). Ils descendent du train à Saint-Jean-de-Luz. Ils y prennent le déjeuner au matin chez Ambrosio SAN VICENTE. Plus tard, après s'être reposés, un guide ["Bee" Johnson, (fiche B037)] les emmène à la ferme d'Urrugne pendant que le guide de Paris y retourne pour un autre groupe. Ramondt suit, dans l'obscurité totale, le foulard blanc de "Peggy". Après la Bidassoa, ils arrivent à la ferme vers 02 heures le 06 décembre, ou "Bee" les quitte. Il découvre San Sebastian toute illuminée, un changement après le black-out omniprésent en territoire occupé. Vers 07 heures, ils arrivent au garage à San Sebastian, chez Bernardo ARACAMA.
Ils y restent trois jours. Le voyage jusque Madrid est entrecoupé d'un arrêt à Miranda-de-Ebro et pour le souper. Arrivé vers 10 heures le lendemain, il est dirigé avec Georges d'Oultremont chez Jonkheer van Panhuys, premier secrétaire à l'ambassade des Pays-Bas. Après trois jours, un membre de l'ambassade britannique et son épouse l'emmènent à Séville, via Tolède. Les Belges suivront une autre route. Il est déposé chez le consul néerlandais. Vers le 20 décembre, il est embarqué clandestinement sur un petit paquebot anglais qui transporte des oranges. Il y rencontre deux officiers yougoslaves. Le 24, ils partent et doivent se cacher dans le local des chaines d'ancre pour le contrôle par les Espagnols et les Allemands. Ils arrivent à Gibraltar à Noël. Il y est logé avec des militaires français qui viennent d'Afrique. A son interrogatoire, qui dure quinze minutes, il confesse ne pas être un aviateur, ce qui n'émeut personne.
Le 31 décembre, il embarque sur le transporteur de troupes "HMS Llandudno Castle" et navigue par les Açores jusqu'à Liverpool, atteint le 13 janvier 1943. A l'escale de Funcha, aux Açores, ils doivent attendre qu'un sous-marin allemand quitte le port (Funcha est terre portugaise, neutre). un agent d'immigration le convoie à Londres, et le lendemain (le 14) il entre aux Royal Victoria Patriotic Schools.
A raison de une heure d'interrogation par jour, il lui faut neuf jours pour terminer son récit d'évasion. Le dixième jour, l'interrogateur lui demande d'avouer qu'il est un espion allemand et le renvoie. Les six jours suivants, il est interrogé sans répit sur son séjour à Paris. Après 16 jours, il est transféré aux autorités néerlandaises. Un compatriote avait été exécuté après avoir avoué une semaine auparavant. Il est encore interrogé sur les collaborateurs néerlandais pendant trois jours.
Il recevra la médaille du Mérite pour son évasion. Il entre à la RAF et va suivre un an de cours au Canada. A son retour, il se marie à Windermere, Cumbria, dans le Lake District et est pilote au 320 Royal Ducth Navy Squadron jusqu'à la fin de la guerre, sur B25 North American Mitchell II. En octobre 1944, cette escadrille est basée à Melsbroek, puis à Achmer en Allemagne en avril 1945.
A la fin de la guerre, il retourne au pays avec Elisabeth, sa femme, et immigrera en Guyane hollandaise (le Surinam actuel) à la construction d'une usine par sa firme. Il deviendra manager pour l'export dans les Caraïbes. En 1957, il émigre à New-York avec sa femme et ses trois fils.
Merci à John Clinch d'avoir pris contact avec l'épouse de Dick Ramondt, qui nous a transmis ce récit d'évasion.

mot de remerciement
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