Aviateurs alliés rassemblés en camps de Comète


N° 092
Section D
IndividuNom/Matricule : Louis GREENBURGH / 49803
Naissance/Décès : le 13 mars 1916 à Winnipeg, Canada/ en 2006
Adresse : 5 Victoria Road, Bromley, Kent, Angleterre
Unité : RAF Bomber Command 514 Squadron
Grade : Fl/Off RCAF
Fonction : pilote
Zone d'atterrissage : Nord de Froissy (Oise, France)
AvionType : Armstrong Whitworth Lancaster Mk II
N° série : LL727
Immatriculation/Nom : JI-C2
Abattu : la nuit du 07 au 08 juin 1944, lors d’une mission sur la gare de Massy (Palaiseau), au Sud de Paris
Localisation : écrasé près de Saint-Eusoye, à 20km au Nord-Est de Beauvais, Oise, France
Lancaster
Action de ComèteRéception :
Interrogatoire :
Hébergeurs : GRENAUD, FOUQUEMONT, BALANDRAS, PICHERIE
Guides nationaux : GRENAUD, BALANDRAS, PICHERIE
Guide international :
Durée : 3 mois
Camps : Fréteval
Informations complémentaires : Rapport d’évasion parmi les dossiers sous File 3348. IS9/WEA/2/149/321.
L’appareil décolle de Waterbeach le 08 juin à 00h27. Grenburgh a juste le temps de lacher ses bombe sur l'objectif et son aile droite est mise en feu par le tir d'un Ju 88. Il plonge pour éteindre l'incendie et prévient l'équipage de se préparer à sauter. Quatre premiers équipiers sautent. Il plonge à 3000 pieds pour sortir des phares de DCA et est encore atteint. Il remet le cap sur l'Angleterre mais est suivi par un Ju 88 et encore atteint. Il saute le dernier, à 1200 pieds.
Un membre de l’équipage, le F/Sgt Gordon H. Stromberg, opérateur radio, 19 ans, est blessé et mourra le lendemain. Il est enterré au Cimetière St Pierre à Amiens. Le copilote W/Off Sutton, le navigateur F/Sgt Fox, le bombardier Sgt Rippingdale, le mitrailleur Sgt Carey, le mécanicien Sgt Conningwood et le mitrailleur arrière Sgt Woodsham ont également pu sauter.
Trois seront fait prisonniers et, outre Lou Greenburgh, trois autres parviendront à s’évader (le copilote F/Off L.J.W. Sutton, le F/Sgt R. Fox et le F/Sgt E.G. Rippingdale).
Greenburgh atterrit à 100 mètres de son appareil. Le Junker tire trois fusées éclairantes, et il peut apercevoir des parachutes à distance. Il a perdu ses bottes et son dos est griffé. Il cache son équipement et marche au Sud, vers les autres parachutes. Après 20 minutes, il arrive dans un village (Saint-Eusoye). Un fermier le laisse entrer. On lui donne des souliers et on arrache ses badges. Le fils du fermier part prévenir d'autres fermes. Il reste là la nuit.
Le 08 juin, il est réveillé par des Thunderbolts qui mitraillent un convoi. La fille de la ferme lui apprend que Stromberg, pendu à des poteaux de télégraphe et blessé, a été arrêté. On lui amène des vêtements civils, on lui montre la photo de Carey et apprend que Woodsham est dans une autre ferme. Le fermier le prend à vélo à un autre village à 20 minutes, chez une femme qui parle anglais. Il est alors conduit à une autre ferme où est Woodsham. Ensemble, ils sont conduits à un cratère de bombe où ils retrouvent Carey. Ils se creusent une niche et y restent trois jours, nourris par les fermiers.
Trois résistants le prennent seul à Froissy le 11 juin, et son évasion est organisée. L'un d'eux est Henri, chef local de Froissy.
Greenburgh part loger chez l'inspecteur de police Paul GRENAUD, Puits Vallée à Froissy. Il est ensuite logé dans une autre maison de GRENAUD. Il est conduit au château et y retrouve Woodsham le 29 juin, ainsi que l'Écossais Bill Brown, mitrailleur d'un Halifax (fiche D322). Greenburgh et Brown partent loger chez un couple âgé pour dix jours.
Une nuit, les Allemands encerclent le village et ils sont cachés dans un silo à grains sous de la paille. Le maire est emporté prisonnier. Une femme dont le mari est également arrêté vient les prendre et les cache. Ils peuvent voir la Gestapo fouiller sa maison. La nuit, un enfant leur apporte de la nourriture et sa boussole et un message leur disant de partir, beaucoup de résistants ayant été tués au château. Le père du gamin les guide pour éviter les Allemands.
Le 10 juillet, un fermier de Le Plessier leur conseille d'aller à Paris et les guide à Thury-Saint-Claremont à l'aube du 11. Des gens nommés FOUQUEMONT les gardent deux jours et leur suggèrent d'attendre la libération chez eux.
Le 12, un résistant nommé BALANDRAS les logent aussi deux jours à Mouy, en Oise, dans son garage. Il les conduit dans une cabane de chasse à Bury. Brown et Greenburgh y restent 18 jours. Vers le 25 juillet, un lieutenant de l'IS leur propose de rejoindre la résistance ou d'aller se cacher en forêt avec d'autres aviateurs. Le Ier août, BALANDRAS les conduit en voiture à Chantilly. Là, une femme (plus que vraisemblablement Yvonne DEPLANCHE, avertie par Gilbert THIBAULT) les conduit en train chez Renée PICHERIE au 24 Rue des Épinettes à Paris XVIIe. Ils y restent 5 jours. Ils reçoivent de faux papiers français.
Durant une promenade à Paris, Brown est arrêté par deux Allemands. Renée PICHERIE les prévient immédiatement qu'elle est hystérique et leur raconte que c'est de leur faute, à cause de tout ce qu'ils avaient fait pour les Français, etc. Les Allemands répondent qu'elle est folle et repartent ailleurs.
Le 06 août, elle prend Greenburgh en métro et ramasse en route le Sgt Lane (fiche D328) et le 2 Lt Spinks (fiche D209) qui arrivent avec une femme. Ils suivent une jeune fille qui leur donne des tickets de train jusque Printemps via Juvisy. Là les deux femmes les guident tous les trois jusqu'à un hôtel à 25 kilomètres pour la nuit.
Le lendemain, ils marchent vers Montbossier, où un Français accompagne Greenburgh seul à Bonneval. Il y reste quatre jours à l'hôtel.
Le 11 août, une petite camionnette avec un chauffeur et un convoyeur armé d'une mitraillette l'emmène dans une ferme hors de la ville. Ils embarquent là deux Canadiens et un Australien dans une autre camionnette conduite par un homme en uniforme. Ils croisent une colonne allemande à 15 kilomètres de Bonneval sans être embêtés, et arrivent dans une forêt près de Châteaudun.
Greenburgh parvient ainsi au camp de Fréteval où il est libéré le 12 août 1944 par des troupes américaines. Le chef de Camp est un Lucien (Lucien BOUSSA), qui a beaucoup de problèmes avec le moral des aviateurs cantonnés..
Louis Greenburgh est transféré au Personnel Holding Unit le 14 août, débriefé par le IS9 le 18 août, promu Flight Lieutenant le 25 septembre 1944 et transféré à la RCAF le 14 mai 1945. Il est démobilisé le 1er juin1946.
Décoré de la DFC (Distinguished Flying Cross) pour son courage lors d’une mission antérieure (sur Berlin le 29-30 décembre 1943 – Lancaster DS821, abattu par un chasseur de nuit – tombé en Mer du Nord – équipage sauvé par l’Air Sea Rescue).
En 1994, son fils Ed Greenburgh a publié un livre relatant les missions et l’évasion de son père : « D.F.C. and Bar – a son’s tribute to his father ».

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