Aviateurs alliés rassemblés en camps de Comète


N° 295
Section D
IndividuNom/Matricule : Charles Vernon "Chuck" CARLSON / O- 678500
Naissance/Décès : le 16 novembre 1917 à Minneapolis, Minnesota / le 06 août 1997 à Morris, Minnesota
Adresse : Hennepin County, Minnesota, USA
Unité : USAF 96 Bomber Group 339  (413)  Bomber Squadron
Grade : 1st Lt
Fonction : bombardier
Zone d'atterrissage : en Hainaut (Belgique) dans un bois entre Ecacheries et Gorier, nord Stambruges.
Apparemment, en bordure du bois entourant le château de Beloeil, à l'emplacement entre deux bâtiments de gardiens.
                    Carlsoncarl
AvionType : Boeing B-17F-BO Flying Fortress (Forteresse Volante)
N° série : 42-30372
Immatriculation/Nom : MZ-P / "Shack Rabbit III"
Abattu le : 20 octobre 1943 par un chasseur allemand FW190 lors d’une mission sur Düren
Localisation : avion écrasé en deux parties la queue à Hensies et la carlingue à Quevaucamps (Entité de Beloeil)
B17 Forteresse Volante
Action de ComèteRéception :
Interrogatoire :
Hébergeurs :
Guides nationaux :
Guide international : HANOTTE
Durée : 10 mois et demi.
Camps / Familles : caché en France jusqu’à la Libération
Informations complémentaires : Rapport de perte d’équipage MACR 1017. Rapport d’évasion E&E 1665.
L’appareil (qui était assigné au 413 Bom Squadron) décolle de la base de Snetterton Heath. A l’approche des côtes du Continent, le sur-compresseur du moteur n° 4 a des ratés et le pilote Bob Grimes doit mettre cette hélice en drapeau. L’avion parvient cependant à rester dans la formation, en dernière position. Le temps est mauvais sur la Belgique et la formation doit prendre de la hauteur pour passer au-dessus des nuages, ce que le « Shack Rabbit III » ne peut faire avec seulement trois moteurs. Au moins six chasseurs allemands Fw190 attaquent alors l’appareil esseulé. Le moteur n° 2 est touché et Grimes, qui a de plus en plus de difficulté à contrôler l’appareil qui perd davantage d’altitude, donne l’ordre d’évacuer.
Quatre hommes perdront la vie, le copilote 2nd Lt Arthur C. Pickett, dont le parachute ne s'est apparemment pas ouvert ou ses angles se sont emmêlées (il tombe tout près de Boeleil et y aura une rue à son nom), l’opérateur radio T/Sgt Frederick W. MacManus, atteint d'une balle à la tête, le mitrailleur gauche S/Sgt Jerome C. Nawracaj, qui aurait été trahi à l'atterrissage se serait fait tirer dessus par des allemands, et le mitrailleur arrière S/Sgt George C. Janser, bloqué dans la queue de l'appareil.
Charles Carlson et cinq autres parviendront à s’évader : Grimes (fiche A240), MacElroy (fiche A183), Metlen (fiche A195), Kellers (fiche C016) et Sheets (fiche A196).
Une explosion à l’intérieur de l’avion projette Carlson hors de l’appareil.  Il estime son altitude à ce moment à environ 6000 m. Il est brûlé au visage et aux mains et, à l’atterrissage dans un arbre, apparemment à la lisière des bois du château Beloeil, près de deux grosses tour de gardiens. Un os se brise dans un de ses pieds. Il constate qu'il n'a pas son kit d'évasion ni son revolver 45 automatique restés dans sa veste de vol dans l'avion.
Le rapport d'evasion de Charles Carlson est très succinct et la majorité des détails qui suivent proviennent du récit publié en 1996 sur base de ses souvenirs (voir plus bas).
Il enterre son équipement  puis reprend sa combinaison chauffante et se dirige vers le sud-ouest, voulant s'éloigner le plus vite possible de l'aérodrome allemand aperçu au nord durant sa chute (base 404 de la Luftwaffe, actuel Chièvres). Il est survolé par un avion qui visiblement les recherchent. Il file ensuite plus vers le nord rencontre quelqu'un qui lui exprime qu'il reviendra dans la nuit. Carlson l'attend en se cachant dans un arbre. L'homme revient et lui donne des vêtements (dont il s'était vêtus en double couche). Ils marchent ensuite, traversent le canal Blaton-Ath et arrivent à une grande maison vide où Henri CNUDDE l'installe et vient le nourrir régulièrement. Carlson est assez fort blessé et handicapé.
Il révèle où se trouve son parachute dont la toile servira toujours comme textile de soie. Il apprend la mort de certains de ses coéquipiers et les caches de certains autre cachés ensemble.
Fin novembre, se sentant mieux, Henri lui demande de se préparer à partir, une organisation (de la résistance ??) lui préparant son voyage vers la France. Une voiture (Buick 1936) les amènent à Frasnes-lez-Anvaing dans un magasin de vélos où on lui offre à manger. Carlson ne possède que des photos de cette famille.
Ensuite, il est aidé par Onésime VANDERCOILDEN (Groupe G), qui l'amène chez Firmin, Laure (Dubois), Denise VANDERASPOILDEN (ferme à Ellezelle). Carlson y reste quelques semaines où il aide au travail de la ferme. Il y est soigné par le docteur Jean NOVILLE. Début janvier 44, il est emmené à vélo par Jeanne VANDERCOILDEN qui l'amène au magasin de vélos où il loge une nuit. Le lendemain, en voiture Albert SAILLY, rencontré à la ferme, et peut-être le Docteur Fievet (?) le conduisent à Wattripont chez Madame DELMEE, Yvonne et Pauline, ses filles.
Le 18 janvier, dans la soirée, il est emmené en voiture par le Dr Marcel DELBRAYERE (de Lessines) et "Monique", une cousine d'un hébergeur précédent, jusqu'à Renaix. Carlson marche ensuite avec Monique vers la gare, elle lui ayant demandé de marcher toujours à distance. A la gare, Monique achète les tickets et ils s'assoient, à distance toujours, attendant le train pour Tournai qui a du retard. Tout se passe bien dans le train où Carlson dort et le ticket est poinçonné sans problème car il est fixé dans la bordure de son chapeau. A Tournai, deux vélos les attendent et ils pédalent 8 km jusque Rumes, chez les parents de Monique, les HANOTTE (fiche B075). Le lendemain, Monique fait passer Carlson en France et le confie au douanier Maurice BRICOUT de Bachy. Il est placé chez deux soeurs, Raymonde et Nelly HOËL, nous (= Brigitte d'Oultremont et Edouard Renière) raconte  Henriette Hanotte chez elle le 31 mai 2013. Ces deux soeurs orphelines sont sous la protection des Hanotte et habitent dans cette zône neutre où elles abriteront d'autres aviateurs. Les Hanotte font venir le Docteur Maurice DELBECQ, de Tournai (résistant également). Celui-ci déclare que Carlson ne peut pas voyager dans son état. Il reste donc là pendant trois semaines, puis se retrouve chez les BRICOUT où il rencontre le T/Sgt Charles ELWELL, aviateur américain, opérateur radio à bord du B-17 "Jimmy Boy II" no.42-30457 du 94 Bomb Group/331 Bomb Squadron, abattu le 14 octobre 1943 lors d'une mission su Schweinfurt (rapport évasion E&E 1664).
Monique nous apprend (en mai 2013) qu'elle avait également convoyé Elwell vers la France. Elle nous précise aussi que l'activité de sa famille et elle-même remonte même à la "drôle de guerre" (3 septembre 1939-10 mai 1940), qu'elle n'a pas noté tous les détails et tous les noms de l'aide "Hanotte" (hébergement, nourriture, papiers, convoyage ...), et tout ça de façon spontanée et gratuite.
'Monique' raconte encore (janvier 2015) que Elwell et Carlson quittent les soeurs HOËL lorsque Monique doit quitter Rumes et gagner la Grande-Bretagne, avec Michou, sur les ordres de Comète et le MI9. Comète ne fonctionne plus à la frontière et les soeurs ne se sentent plus en sécurité. La Résistance, dont fait partie M. Bricout, prend les aviateurs en charge.
Carlson rapporte qu'il se promène souvent dans Bachy avec BRICOUT et ne fut jamais dénoncé, il participe avec Elwell à des actions de résistance.
Début mai 1944, il reçoit des faux papiers où il s'appelle Charles Henri Le Blanc et il est prévu qu'il voyagera séparément de Elwell jusqu'à Paris. Mais le guide revient au bout de quelques jours annonçant que le logement à Paris est pris par les allemands. Le Débarquement approche, recrudescence de bombardements des réseaux ferroviaires pour entraver la circulation aux allemands.
Il reste dans les environs de la frontière, côté français, hébergés par des gens dévoués et généreux, jusqu'à la libération de cette zône et l'arrivée des armées alliées, tout début septembre 1944.

Rentré en Angleterre en 1944, il terminera la guerre comme instructeur de bombardiers sur B-29. Il sert également en Corée dans l’Air Force en 1952-53.
Charles Carlson est enterré au Summit Cemetery à Morris, Minnesota (USA).

Carlson à Rumes

De gauche à droite : Henriette "Monique" HANOTTE (fiche B069), Charles Carlson et Raymonde HOËL,
de Comète à la frontière de Rumes-Bachy durant l'hiver 1943.


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