Aviateurs alliés passés par Comète via les Pyrénées


N° 152
Section A



Individu

Nom/Matricule : Joseph James WALTERS / 33288816
Naissance/Décès : 16 juillet 1913 / fête ses 100 ans le 16 juillet 2013
Adresse : 4102 Windsor Street, Pittsburgh, Pennsylvanie
Unité : USAAF 381 Bomber Group 535 Bomber Squadron
Grade : Sgt
Fonction : mitrailleur ventral
Zone d'atterrissage : près de Boirs, au Sud de Bassenge

Joseph Walters lors de son passage par Comète en 1943

Avion

Type : Boeing B-17 Flying Fortress
N° série : 42-3225
Immatriculation/Nom : MS-V / "Chug-A-Lug-Lulu"
Abattu le : 17 août 1943 lors d'une mission sur Schweinfurt par un chasseur allemand
Localisation : écrasé près de Tongeren (Limbourg belge)

Forteresse Volante B-17

Action de Comète

Réception :
Interrogatoire : EVA
Hébergeurs : FREROTTE, PIRART, MENDIARA
Guides nationaux : TILKIN, MICHELEMS, VANDESANDE, DUMON, DE WIT, STASSART, HOUGET, NOTHOMB, ROGER
Guide international : HANOTTE
Durée : 7 semaines
Passage des Pyrénées : le 03 octobre 1943


Informations complémentaires :

E&E 224 et MACR 378
Au retour de la mission, la formation est attaquée par une nuée de chasseurs allemands. L'appareil, piloté par le Lt Lorin C. Disbrow, est touché et, avec trois moteurs endommagés, il perd rapidement de l'altitude. Le pilote donne l'ordre d'évacuer alors que l'appareil survole l'Est de la Belgique. Le pilote et six autres hommes sont fait prisonniers. Outre Walters, trois autres parviendront à s'évader: le T/Sgt Thomas R. Moore, le S/Sgt William P. Kiniklis et le T/Sgt Otto F. Bruzewski. Ces deux derniers atteindront l'Espagne via Paris, aidés par la ligne Bourgogne-Pyrénées. Moore, lui, caché longtemps en France, sera évacué avec 13 autres aviateurs et seize français à bord du "Breizh-Izel", parti le 22 janvier 1944 vers 03h00 du matin du port de Tréboul (Finistère) à destination de Falmouth, Cornouailles, Angleterre, qu'ils atteindront le lendemain 23 vers 13h00.
Joseph Walters atterrit dans un pommier derrière la caisserie d'Albert TILKIN dont le fils, résistant, dégage l'aviateur en coupant les lanières de son parachute. Mené à la maison des Tilkin jouxtant la caisserie, on lui donne du péquet pour calmer la douleur dans son bras cassé et ses multiples contusions. On annonce l'arrivée d'une patrouille allemande et on le cache dans une armoire. Les soldats s'en vont sans l'avoir découvert. Alors qu'il est escorté par les deux TILKIN, un ouvrier de l'usine les prend en photo (voir ci-dessous). Par crainte d'une découverte par les Allemands, l'appareil sera détruit par la suite... mais les négatifs seront conservés et développés après la Libération. Le cliché figure en bonne place au Mighty Eighth Air Force Museum à Savannah, Georgie.
On demande à Walters s'il veut se rendre et devant sa réponse négative, on brûle son parachute et on le fait se cacher dans un grenier, le recouvrant de cageots. A la nuit tombée, on l'emmène dans une maison proche et, en vue de faciliter sa compréhension des instructions à lui donner quant aux phases suivantes de son évasion, le père TILKIN, sachant que la fille de son ami DARDENNE suit des cours d'anglais, demande si elle pourrait venir. C'est ainsi que Janine DARDENNE, 18 ans, accompagnée de sa maman, fait la connaissance de son aviateur. Il lui donne une barre de chocolat, du chewing-gum et un bouton "boussole". (Elle sera malade comme un chien après avoir mangé trop rapidement le chocolat et décidera d'enterrer le bouton à boussole au pied d'un arbre en face de chez elle). Elle explique à Walters que le lendemain à 05h00 un camion viendra le prendre, qu'il devra porter des vêtements d'ouvrier de la construction, qu'on lui donnera une pelle et une pioche et qu'il devra s'asseoir à l'arrière du camion avec de véritables ouvriers, conduits à leur travail comme chaque matin dans ce véhicule. Walters demande à la jeune fille si elle sera là le lendemain pour le voir partir. Janine répond oui, sa maman répond non... Voir le récit de Janine (DARDENNE) ADAMS à cette page.
Resté un temps sur un chantier en compagnie des autres ouvriers, Walters est amené chez un médecin qui soigne ses blessures et l'héberge le temps que son évasion soit organisée (ce médecin sera arrêté et exécuté plus tard).
Par la suite, Walters se retrouve avec Kenneth Fahncke (fiche A153), et ils sont menés tous les deux par un MICHELEMS du service Bayard, et, via les KREMER du 3 rue des Prémontrés à Liège, logés 20 jours (du 20 août au 03 septembre) chez Paul FREROTTE, un résistant du MNB. Ils sont ensuite remis à Victor VANDESANDE, puis guidés à Bruxelles.
Là, Walters est pris en charge par "Michou" DUMONT et est hébergé cinq semaines chez les PIRART au 8 Rue des Tournesols à Anderlecht de septembre à octobre. Florentine PIRART-DE WIT le conduit à la gare pour son départ.
Il est escorté de Belgique en France jusque Paris et passe la frontière avec Henriette HANOTTE (fiche B075)
Il figure sur une liste d'Amanda STASSART, jusque Paris.
Voici le récit de Walters : Le vendredi 01 octobre, un étudiant français les guide dans le train de Paris à Bordeaux et ils y arrivent le samedi 02 au matin. Le guide les quitte et un autre les prend immédiatement en charge. Une demi-heure plus tard, ils sont dans le train pour Dax avec des tickets pour Saint-Jean-de-Luz. Ils reçoivent des bicyclettes à la gare et vont à Bayonne. Ils s'arrêtent avant la ville et passent la nuit au premier étage d'une auberge (Chez Marthe MENDIARA née VILLENAVE) oùviennent beaucoup d'Allemands. Vers 17 heures, ils partent à vélo et grimpent vers les montagnes. On leur reprend les vélos et ils poursuivent à pied vers les Pyrénées dans l'obscurité.
Walters est guidé à la frontière espagnole par le groupe de Pierre ETCHEGOYEN, Pierre et Baptiste Aguerre et Jean Elizondo. C'est la 60e traversée de Comète. Son groupe passe par Larressore avec "Franco" (Jean-François NOTHOMB) et "Max" (Marcel ROGER). Outre Walters, ce groupe comprend Bennett (fiche A151), Hooker (fiche A154) et Aquino (fiche A150). Le matin du 04 (?) octobre, ils arrivent en Espagne et se reposent un peu dans une ferme avant de repartir pour se rendre à la police de Séville (?). Le poste de police n'est qu'à quelques centaines de mètres des barrières où des gardes allemands patrouillent le territoire français (c'est donc à Dancharinea). Sous escorte espagnole, ils sont conduits le lendemain à Elizondo et grimpent à bord d'un "train du 14e siècle" pour se rendre à Irun. Après deux jours en prison, ils sont remis au consul américain et vont à l'hôtel del Norte jusqu'au 06 novembre. De là, ils se rendent à San Sebastian et y dorment une nuit. Après un dur et long trajet dans un véhicule de reconnaissance américain, ils sont à Madrid. Tôt le 09, ils descendent du train qui les emmène de Madrid dans une petite ville proche de Gibraltar (La Linea). Un major les fait passer la frontière, et le 19, ils décollent de Gibraltar, atterrissant à Bristol le lendemain. Le 24 décembre, Walters quitte Londres pour Prestwick. Bennett ne part qu'une semaine plus tard.
Pour prévenir la Résistance belge que Walters est arrivé sain et sauf en Angleterre, un message est envoyé sur les ondes de la BBC : "The rabbit is back in the hutch" ("Le lapin est de retour dans son clapier.") Sa traductrice de Boirs, Janine (DARDENNE) ADAMS, a épousé en 1945 feu Versie Adams, un soldat américain et est partie habiter aux états-Unis en 1946. Elle vit à Brookhaven, Mississippi et reste en contact avec "son" aviateur, Joseph James Walters, dont elle a pu retrouver la trace à la fin des années 1990.

Walters et Tilkin Walters au musée
Immédiatement après son atterrissage, Walters est emmené par les Tilkin, père et fils.
Walters pose devant cette photo exposée au Mighty 8th Air Force Museum à Pooler, Savannah, Georgia.
Fahncke, Walters et Claytor
Quelque part en Belgique en 1943 : debout de gauche à droite : Kenneth Fahncke (fiche A153), Joseph Walters, et Roy Claytor (fiche A155).
Cette photo a servi à découper leurs photos d'identité.
Remerciement
Mot de remerciement de Walters dans le carnet de Pierre Elhorga.


Retour à la liste des personnes évacuées

© Comète Kinship Belgium