Aviateurs alliés rassemblés en camps de Comète


N° 047
Section D
IndividuNom/Matricule : Harvey G. COX / O-819255
Naissance/Décès : le 01 septembre 1923 à Vaiden, Mississippi
Adresse : Route #1, Vaiden, Mississippi
Unité : USAAF 95 Bomber Group 334 Bomber Squadron
Grade : 2 Lt
Fonction : copilote
Zone d'atterrissage :
Cox en 43Cox en mars 44Cox, archives Dédée
AvionType : Boeing B-17G-DL Flying Fortress
N° série : 42-38123
Immatriculation/Nom : BG-E / "To Hell or Glory"
Abattu le : 23 juin 1944, au retour d'une mission (avortée pour météo) en France
Localisation : écrasé Lebekestraat à Outer (près de Ninove)
Forteresse volante B-17
Action de ComèteRéception : EVA
Interrogatoire : EVA
Hébergeurs : SUYS, DE VEUSTER, BIENFAIT, du FONTBARE
Guides nationaux :
Guide international :
Durée :
Camps : Bellevaux/Acremont
Informations complémentaires : MACR 5915. De l'équipage de Riddle (fiche D184).
Après son atterrissage, Cox se cache quelques jours dans les bois avant de se décider à demander de l’aide. Un premier fermier le trouve dans son champ. Cox découvre alors un autre aviateur hébergé, Robert Piarote (fiche C064).
Il arrive à EVA via Cyril SUYS de Tollembeek. Il est hébergé par SUYS et Claire DE VEUSTER du 27 au 30 juillet 44, puis par Yvonne BIENFAIT à Schaerbeek du 30 au 31, aidés également par "Gaston" (Gaston MATTHYS).
Avec Earnhart (fiche D063) et Yvonne Bienfait, Cox traverse Bruxelles à vélo pour atteindre la gare où ils prennent congé de "Monique" qui leur présente "Dorothy" Angèle LENDERS et Félix BECQUEVORT. Le groupe prend le train en direction de Namur puis Dinant.
Selon Earnhart dans son récit, arrivés à Dinant, ils sont approchés par un homme qui leur apprend que l’endroit où ils devaient être cachés a été fouillé par la Gestapo, la propriétaire ayant été arrêtée (puis exécutée ultérieurement). On les oriente vers une église où se trouvent quelques résistants attendant des détails sur la situation avant de changer de planque. Vers 20h00, une gamine d’environ douze ans vient chercher Cox et Earnhart pour les conduire dans la grande demeure d’une dame de la noblesse, mère de deux enfants, dont la petite qui les avait escorté.
Ils restent là pendant deux jours avant de partir à vélo, guidés par un jeune boy-scout. Ils dorment la nuit suivante dans une cabane de jardinier à quelque distance de la grand’route et se nourrissent du peu de légumes disponibles dans le jardin. Tôt levés le lendemain, ils prennent un rapide bain dans l’eau glacée d’un ruisseau proche et se restaurent rapidement de restes de la veille. Le parcours est ardu et les deux hommes mettent souvent pied à terre dans les montées ardennaises. L’après-midi, ils traversent un village grouillant de soldats allemands alors qu’ils ont perdu trace de leur guide. Exténués, ils s’arrêtent à un croisement, ignorant s’ils devaient tourner à droite ou à gauche en fonction de ce que le guide leur avait montré le matin sur une carte. Après quelques minutes, sans rien dire, un homme vient taper sur l’épaule de Cox et indique la gauche et finalement ils retrouvent leur guide un peu plus loin.
Le voyage à vélo se poursuit, avec des montées de plus en plus fortes et de nombreux contrôles allemands auxquels ils échappent, et les deux hommes, fourbus, arrivent finalement à une ferme où le guide les quitte et leur présente deux résistants. Le lendemain, voyageant toujours à vélo, ils arrivent vers 18h00 à destination, dans une école catholique, entre Bastogne et Libramont.
Ils y rencontrent Lincoln (fiche D144) et Goldfeder (fiche D084) avec lesquels ils partagent une grange à foin pour la nuit. Le surlendemain, les aviateurs reçoivent la visite du Baron « de Futlare » (vraisemblablement le Baron Charles du FONTBARÉ, de Fumal), agent de liaison de Comète pour les camps Marathon - Service de Daniel ANCIA. Un grand blond barbu aux yeux bleus, le baron dirigeait un hôtel dans un village voisin et qui servait de QG au réseau. Ce soir là, il invite Cox et Earnhart pour un repas à l’hôtel où les convives sont surtout des agents de la Gestapo et des résistants chargés de les surveiller, Lincoln et Goldfeder étant prévus pour le même programme le lendemain.
Le jour suivant, arrivent d’autres aviateurs parmi lesquels : Kazsa (fiche D125), Hermanski (fiche D105), Dawson (fiche D051), Sherwood (fiche D199) et Mallett (fiche D153), ce dernier étant tout heureux d’entendre Earnhart lui dire que son co-équipier Sweatman (fiche D213) est parvenu à s’évader et est lui aussi entre les mains de la résistance.
Le lendemain vers 04h00 on dit aux aviateurs qu’ils doivent quitter leur cachette vu le danger de patrouilles allemandes et ils suivent un garçon de 15 ans jusqu’à une ferme appartenant à un sergent de l’Armée Blanche. Ils passent la nuit dans une grange et ne peuvent retourner à l’école que le lendemain soir. Une nouvelle alerte les oblige à retourner à la ferme et le lendemain vers 10h00, leur guide leur apporte à déjeuner et leur dit qu’ils devront se diriger vers une meilleure cachette proche de la frontière française.
Le soir venu, accompagnés d’un prêtre (le Père ARNOULD), leur marche commence dans une obscurité totale, à travers la campagne et des forêts jusqu’à ce qu’ils arrivent à proximité de leur futur asile. Après une nuit passée en forêt, ils atteignent finalement le camp où Earnhart retrouve Tarleton, et Irwin revoit Sweatman pour la première fois depuis la chute de leur avion. D’autres aviateurs se trouvent déjà dans le camp et parmi eux Tuttle (fiche D225), Barton (fiche D011), Robertson (fiche D189), Western (fiche D239), Vozzella (fiche D233) et Davis (fiche D049). La première cabane du camp, construite pour une dizaine d’aviateurs ne suffit pas et les jours suivants, les hommes participent à la construction d’autres abris, d’un coin « cuisine » (avec les cuistots Sweatman et Vozzella), aménagent un garde-manger et un endroit près du ruisseau pour faire la vaisselle et leur toilette. Un jour arrive Gaston, échappé de Bruxelles vu les risques d’arrestation. Après trois ou quatre jours, l’ordre arrive pour la vingtaine d’aviateurs de quitter ce camp pour faire de la place pour de nouveaux arrivants. Parmi ceux-ci, Earnhart se rappelle seulement un pilote de P-38 [vraisemblablement Hokinson (fiche D109)] et un pilote de P-51.
Leur étape suivante est un camp au sommet d’une colline juste au Nord de la Semois, près de Bellevaux et où Gaston les accompagne. Ils aident à la réalisation d’une cabane suffisamment grande pour les loger tous, de même que d’un réfectoire et d’un WC. Des villageois leur apportent de la nourriture et des nouvelles du front et les hommes sentent leur libération proche. De violents combats s’engagent à quelque distance du camp entre les forces allemandes et les maquisards. Gaston revient un jour du village avec des échos de la présence de troupes blindées américaines à Sedan. Un soir, un des villageois qui leur apportait régulièrement de la nourriture arrive avec un soldat du Commonwealth – Earnhart le décrit comme un "Punjab en uniforme britannique" – un homme de corpulence énorme, échappé d’une colonne de prisonniers escortée vers l’Allemagne par des soldats allemands en retraite, dont l’un d’entre eux accepta de fermer les yeux en échange d’un bâton de chocolat proposé par le prisonnier. Dans son récit, retranscrit par sa nièce Joyce, Earnhart le nomme "Ahmed Mahemett" d’origine arabe [Il pourrait donc s’agir du "Mohammed Saleh" (fiche D190) repris dans une liste des évadés Marathon/Ardennes et au sujet duquel rien n’avait pu être trouvé…] L’homme se révéla être un élément de poids pour aider au parachèvement des installations du camp.
Après quelques jours, le bruit des mitraillades se rapprochant, les hommes s’attendent à être incessamment libérés et le 08 septembre, Gaston, parti au village depuis quelques jours et qu’ils craignaient avoir été abattu, apparaît à l’entrée du camp, les mains en l’air, suivi par un soldat bayonnette au fusil… A cette vue, les évadés s’encourent dans toutes les directions, jusqu’à ce que le soldat leur crie que lui et ses compagnons sont américains… Les GIs, pensant à une ruse possible d’un collabo potentiel, n’avaient apparemment pas cru Gaston lorsqu’il leur avait dit que le camp servait de cache à une vingtaine d’aviateurs.
Les 22 aviateurs du camp sont transférés en camion vers Paris avec des prisonniers allemands. Le groupe se sépare avant que chacun rejoigne l’Angleterre.
On peut voir une photo d'équipage sur ce site. Harvey Cox est accroupi à gauche. Voir aussi ce site sur le crash de l'appareil.
Harvey Cox nous a fait parvenir quelques photos de son évasion.

Premier sauveur D047 Cox & C064 Piarote avec M. et Mme SUYS
Cox et Piarote avec leur premier helper - - - - - - Cox et Piarote avec M. et Mme Suys
Convoyage à Bruxelles
Cox et Yvonne Suys au Boulevard Adolphe Max à Bruxelles, en route vers Gaston MATTHYS


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